Au chômage, le narrateur (anonyme, ce qui permet de dire que c’est un roman et pas du tout le récit que fait Joseph Ponthus de ses expériences professionnelles), éducateur spécialisé, accepte un travail d’intérimaire à l’usine. Le voilà bientôt « dépoteur de chimères », puis « égoutteur de tofu ». Crevettes, poissons, poissons panés, bulots, crabes, il voit tout défiler. Il travaille de nuit, c’est difficile mais c’est du travail. Et puis l’abattoir. L’horreur des premiers jours, la routine des suivants. Au nettoyage d’abord, puis à l’aiguillage : il faut pousser des carcasses sur des rails. Travailler pour gagner sa vie.
Monologue intérieur en vers libres, sans ponctuation, À la ligne se lit vite, d’une traite. Tout y est précis, direct, les descriptions du travail comme celles de la douleur physique ou de la vie en dehors du travail. Précis, direct, et attachant surtout.
Le livre a apparemment déjà eu une belle vie médiatique, mais je ne l’ai découvert que récemment, quand a été annoncée une prochaine adaptation en lecture scénique par rien moins que Michel Cloup (de Diabologum et Expérience) et Miossec, à venir à partir de mars.