De quoi pourrait-on parler ? La voilà, l'angoisse existentielle de notre siècle. C'est lors d'un repas de famille tout ce qu'il y a de plus dominical que se déroule cette tragédie en trois actes pas du tout égaux. Comme toujours avec Fabcaro (si vous n'en avez lu aucun, vous pouvez commencer avec celui-ci, mais n'hésitez pas à vous jeter aussi avec enthousiasme et votre carte bleue sur Zaï Zaï Zaï Zaï toujours chez 6 Pieds sous Terre, Open Bar chez Delcourt, Le Discours chez Gallimard (ça c'est un livre avec plus de mots que de dessins (enfin techniquement c'est vrai aussi des bédés, ça, alors disons que c'est unlivre avec tellement plus de mots que de dessins qu'il n'y a pas du tout de dessins)), enfin tout ce qu'il fait à vrai dire), tout est absurde dès le départ : l'apparente normalité de la situation, les relations entre les personnages, les actions qu'ils entreprennent... Et comme à chaque fois, ce qui fonctionne, c'est que Fabcaro parvient à créer un encore plus grand décalage dans l'absurde. Ainsi, ce qui pourrait être prévisible est à chaque fois surprenant.
Comme je suis bien conscient que le paragraphe ci-dessus fait à peu près le même effet qu'une verveine alors qu'on parle d'une BD drôle (que voulez-vous, chacun ses talents, je suis sûr que Fabcaro fait de moins bonnes feuilles Excel que moi, na), je vous mets un extrait, car comme le dit le proverbe, un PDF vaut bien mille mots.