Calivrier 2019 : jour 4

La Bouffe est chouette à Fatchakulla

Ralph or What's Eating the Folks in Fatchakulla County?

par Ned Crabb

Traduction de Sophie Mayoux

Gallimard — Folio

Au fin fond d’un bled de ploucs, un terrible tueur massacre les uns après les autres les personnages les plus affreux du coin et n’en laisse qu’un morceau à chaque fois. La populace flippe sévère. On soupçonne un ou deux marginaux, ou le crocodile du coin (pourtant trop paresseux pour s’adonner à pareil travail digestif). Complètement dépassée, la police locale, qui aimerait en remontrer à la police du comté qui a prix en main l’affaire (mais patauge de plus belle), décide de faire appel au génie local, un type bizarre et grincheux que le médecin admire, capable de résoudre la plupart des affaires en un clin d’œil. Ce Redneck Holmes (Sherneck ? Redlock ?), avec le doc comme substitut de Dr Watson, s’attelle à la tâche, un peu déçu néanmoins de ne pas avoir été appelé dès le début.

Rapide polar des années 70, La bouffe est chouette à Fatchakulla (quel titre !) enchaîne les situations saugrenues et vaut plus pour son humour mordant et la description de ses personnages que pour son mystère central. Du même auteur mais publié 46 ans plus tard, Meurtres à Willow Pond (traduit par Laurent Bury, paru en 2016 chez Gallmeister) est un mystère plus traditionnel : un manoir, des morts… bon et pas mal de pêche à la ligne. C’est un peu plus lent, moins jouissif, mais tout de même agréable.