Calivrier 2019 : jour 12

Le Judas de Léonard

Der Judas des Leonardo

par Leo Perutz

Traduction de Martine Keyser

Libretto

Léonard de Vinci erre dans Milan. Nous sommes en 1498 (enfin lui surtout, moi je suis encore en 2019 et vraisemblablement vous aussi, mais sait-on jamais) et tout le monde embête Léonard car il n’arrive pas à terminer sa Cène. Que voulez-vous, il lui manque son Judas ! Un être vil, infâme, fourbe. Alors Léonard erre et boit, et désespère de tomber sur quelqu’un d’assez veule. Il croise tout Milan : des prêtres, des soiffards, un marchand allemand et son amoureuse, un prêteur sur gages, un poète dont on ne sait s’il est vraiment amnésique ou juste perpétuellement ivre… Le roman navigue en permanence d’un personnage à l’autre, parfois au sein d’une conversation lorsqu’ils se croisent. Et Léonard finira bien par se dégoter un Judas parmi ces braves gens.

Comme dans les autres romans de Perutz (tous recommandables, notamment Le cavalier suédois, La neige de Saint-Pierre et Le maître du jugement dernier, le premier étant également traduit par Martine Keyser et les deux derniers par Jean-Claude Capèle), un sentiment de malaise court tout du long, émerge par moments un peu plus mais ne disparaît jamais.