Bientôt, des scientifiques vont découvrir un moyen de revivre un moment spécifique du passé. Mais une seule fois. Pour une seule personne. En simple observateur. Pour la mise en place de l’invention, les scientifiques décident de permettre l’exploration d’un moment tabou de l’histoire chinoise : l’unité 731, zone d’expérimentations scientifiques (ou telle était l’excuse) sur des prisonnier humains. Mais ceux qui visiteront l’unité 731 voudront-ils la raconter ? Pourront-ils être crus, puisque l’expérience même fait disparaître la possibilité de la refaire ?
Récit malin sur l’Histoire, la responsabilité, la subjectivité, la vérité : autant de thèmes compliqués dont Ken Liu se tire très bien, notamment grâce à une narration originale, sous forme de retranscriptions d’extraits d’un documentaire futur sur toute l’affaire. De la bonne SF politique.
À l’inverse, je n’ai pas pu m’empêcher d’être déçu par Le Regard (également traduit par Pierre-Paul Durastanti), récit qui croise des clichés du noir et du cyberpunk. Non pas que ce soit mauvais (loin de là !), mais l’ambition est bien moindre que dans L’homme qui mit fin à l’Histoire.