Calivrier 2019 : jour 20

Vaincre à Rome

par Sylvain Coher

Actes Sud

Aux jeux olympiques de Rome à l’été 1960, un jeune soldat éthiopien court le marathon, qu’il va gagner en écrasant au passage le record du monde. Il court pieds nus. Il s’appelle Abebe Bikila et il est le premier champion olympique d’Afrique subsaharienne.

Vaincre à Rome raconte la course de son point de vue, foulée après foulée. Mais pas tant que ça, car à part des considérations de classement, à part la gestion de la douleur et de l’effort, la course est mécanique, automatique. Non seulement Abebe Bikila maîtrise son corps, mais il connaît aussi parfaitement ses adversaires et le parcours, ses monuments antiques et ses pièges. Vaincre à Rome raconte surtout les pensées fugaces qui peuplent la course, les idées fixes qui tournent, s’en vont et reviennent, les certitudes, les souvenirs, les inquiétudes.

Comme le marathon victorieux d’Abebe Bikila, Vaincre à Rome se lit en deux heures et quinze minutes (environ). Deux heures quinze de belle écriture, durant lesquelles on est est happé dans la course, même en sachant d’avance qui va la remporter.